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MON ENCRIER

bonnerais les instituteurs au Bulletin, mais encore, m’inspirant du mot profond de Stapfer : les préceptes négatifs sont les seuls sûrs, je rendrais votre livre obligatoire pour tous les élèves, afin qu’ils eussent constamment sous les yeux, dorénavant, à côté de leurs Morceaux Choisis des bons auteurs, ce parfait modèle de la façon dont il ne faut pas écrire. Dix ans d’un tel programme, et, j’en réponds, le problème du français est chez nous résolu, la prochaine génération tout entière nous étonnera par la correction de son langage. Vous voyez par là que je suis loin, en somme, de dénier tout prix à votre effort. D’ailleurs, comme vous le dites fort bien vous-même avec trois fautes en deux lignes, mais n’importe (p. 65), il n’est que de s’entendre, « puisque tout s’explique et tout se comprend à condition de n’y point mettre de mauvaise volonté ou de parti pris. »

« Puis » donc « que tout s’explique et tout se comprend », — même les choses les plus simples, — vous concevez tout de suite, je suppose, mon cher confrère, quel embarras serait le mien, ainsi que je vous le cofinais il y a un instant, s’il me fallait ici relever toutes les fautes de langage qui se remarquent en votre livre. Heureusement que cela n’est pas indispensable, et que, pour l’objet que nous avons en vue, je puis fort bien me contenter d’en citer, disons, quel-