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⁂ Telle est cette œuvre bizarre.

Si nous nous sommes donné la peine d’en parler aussi longuement, on imagine bien que ce n’est pas pour l’importance que nous lui trouvons en elle-même. Au Large de l’Écueil n’est pas le premier livre du genre qui s’imprime au Canada ; il n’en sera pas non plus le dernier. Par le fond comme par la forme, il méritait tout juste l’attention distraite que l’on donne, d’ordinaire, aux articles de la Presse, aux poèmes de M. Chapman ou aux échantillons de « Parisian French ».

Mais la littérature n’est pas tout, dans le monde, et voyez comme vont les choses. Il arrive que cet ouvrage, proprement inexistant au point de vue littéraire, n’en constitue pas moins, tout comme l’article de M. Camille Roy, un document d’un inestimable prix pour le penseur et le philosophe. D’avance, nous nous faisons un devoir de désigner ces deux pièces à l’historien qui fera plus tard l’histoire de notre époque. Il pourra facilement y prendre quelque idée du genre tout particulier de formation qui se donne aujourd’hui dans la province de Québec sous le nom d’enseignement secondaire. Surtout il y verra comme dans un miroir l’état intellectuel et moral de la jeunesse canadienne française aux environs de 1912.

Le cas de M. Hector Bernier, tel qu’il se