Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome II, 1922.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jamais — de répéter avec la chanson :

…poli, galant, hospitalier !

⁂ On commence d’entrevoir, dès ici, la mentalité de ce bon jeune homme. D’autres citations, s’il se peut, encore plus topiques, vont nous le livrer cette fois jusqu’au tréfond de l’âme. Oyez bien, s’il vous plaît, quelques-unes encore de ces « beautés agréables » qui font l’admiration de M. l’abbé Camille Roy.

Plusieurs jours ont passé depuis les scènes que nous venons de raconter. Le jeune Québecquois a revu plus d’une fois la petite Française, il lui a plus d’une fois fait en style de husting l’aveu de sa flamme, et il a eu la joie de voir qu’elle ne restait pas insensible à ses hommages. Il a appris non-seulement à l’admirer, mais à l’estimer. Chaque jour il a pu retrouver en elle les qualités qui l’avaient séduit dès la première heure : « …l’imprévu de son esprit, la richesse de son intelligence, l’honnêteté de son âme, la grâce de ses mouvements, la lumière de son sourire, le raffinement de son langage », etc, etc. (voir p. 19). — Mais fût-elle dix fois meilleure encore, comment pourrait-il, lui catholique, faire sa femme d’une incroyante ?

On sent assez tout ce qu’une telle situation offre, en soi, d’émouvant et de pathétique. Voyons un peu comment notre Québecquois va s’y prendre pour la faire tourner au burlesque.

Ne pouvant renverser l’obstacle qui se dresse