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jeter en bas de la calèche, mais il ne lui en fait pas moins une véritable scène.

— Ainsi, s’écria Jules, AVEC LA COLÈRE POLIÉ DU GENTILHOMME (sic), je suis l’adversaire qu’on brave impunément, contre lequel on est tout-puissant !…Pour lui (c’est-à-dire : pour votre père), vous êtes le défi qu’on me lance et que je ne puis relever !… Cela ne vaut vraiment pas la peine qu’on s’inquiète !… (P. 72.)

Ainsi parle Jules Hébert à cette jeune fille qu’il connaît depuis une semaine, qui est pour lui, de toutes façons, une pure étrangère, et qui lui a seulement permis de l’accompagner dans ses promenades, durant les quelques jours qu’elle passera à Québec !

Et c’est comme cela d’un bout à l’autre. Quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle invente, la jeune fille ne peut y échapper. S’avise-t-elle, aimablement, d’exprimer de la sympathie pour le père de son interlocuteur, voici tout de suite le remerciement qu’elle s’attire :

— Vous allez me penser un peu curieuse (sic), dit-elle pour dissiper le malaise entre eux (sic). Comment est-ce vous, et non votre père, qu’on a demandé ? (C’est-à-dire : à qui on a offert la candidature) ?

— On lui offrit la candidature… Il me la cède…

— Il est généreux, votre père !… Que j’aurais aimé le connaître !… Je me le figure noble et grand…

— HÉLAS ! VOUS AURIEZ ÉTÉ ENNEMIS, répond Jules, que le conflit perpétuel entre la jeune fille et lui déprime. IL EST DE LA VIEILLE ÉCOLE CANADIENNE-FRANÇAISE… (sic) IL EST CATHOLIQUE JUSQUE DANS LA MOELLE… VOUS N’AURIEZ PAS TROUVÉ GRÂCE À SES YEUX : il aurait eu peur… À COUP SÛR, IL M’AURAIT INTERDIT LA FILLE D’UN ATHÉE ! (P. 131-132.)

On n’est pas plus aimable ; et c’est le cas — ou