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Le vent qui dans les tours frissonne
N’agite plus les étendards
Sur les créneaux et les remparts
----De Carcassonne :

La pastorale et la chaconne,
Lee ménestrels, les tambourins,
N’enjoyeusent plus les chemins
----De Carcassonne ;

Tes murailles qu’on étançonne,
Par Louis et Charles Martel
Et par Raymond de Trincavel,
----— Las ! Carcassonne !

Comme celles de Maguelonne
Furent détruites, mais l’éclat
De tes exploits est toujours là,
----Dans Carcassonne…

Et pendant que la cloche sonne
Dans le brouillard gris du passé
Je vois le ciel fleurdelisé
----Sur Carcassonne !

(Pages 93, 94 et 95.)


   Nous voudrions pouvoir citer encore, dans une note pareille : La Malmaison, Avignon, Adieux à Venise… Mais il faut se borner.

Après s’être à loisir arrêté devant les ruines, devant l’histoire, devant les paysages, le poète a fait un retour sur lui-même ; il a voulu écouter ses “ voix intérieures ”. Elles ne l’ont pas moins heureusement inspiré que ses voyages à travers le monde. On en jugera par deux ou trois citations :

Vous vouliez que je reste en mon pays, pourtant !
Je pense à vous, à ma fenêtre, en écoutant
Le souffle sourd et lourd de la ville endormie…
Comme vous êtes loin, ce soir, petite amie !