Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome II, 1922.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai dit les jardins bleus sous le rose croissant,
J’ai dit lLes dieux antiques, les centaures,

La douceur de l’Hellade et le bel Orient :
Et vous avez loué, dans mon cœur qui s’éveille,
La nature où, païen, bondissant, souriant,
La naturJe cours de merveille en merveille.

La nature où, païen, bondissant, (Page 118.)

⁂ Tour à tour il nous conduit à Vérone, à Bruges, à Venise, à Quimper, à Stamboul. Mais c’est la France surtout qui le charme ; et chaque fois qu’il parle d’elle, c’est avec un véritable accent d’amour, — frémissant.

Ô cher pays que j’aime autant que mon pays,
Je vous aimerais trop, je ne vous verrai plus,
Mais je veux dire à tous que mon âme est française,
Combien je vous goûtai, combien vous m’avez plu,
Que votre air est doux comme un visage qu’on baise.

Adieu. J’emporte en moi votre nom adoré
Et tout ce qu’il contient d’amour et d’espérance.
Tu es toute en mon cœur. Bientôt je reverrai
Ma terre maternelle et noble… Adieu, MA France !

( C’est nous qui soulignons.)

Il écrit à un ami du Canada (page 153) :

Ah ! combien je vous ai regretté ce matin,
Quand, à l’aube mouvante et verte de ma vigne,
Je mourais de l’ardeur du tendre ciel latin ;

Et plein du souvenir de notre adolescence,
Des mille jours divins où nous mêlions nos voix
Pour louer la lointaine et forte et douce France,
J’ai cru, pour un instant, vous avoir près de moi.

De la France, il aime tout : le paysage, l’atmosphère, les « Marbres » et les « Feuillages », l’abrupte côte bretonne et le contour pur des coteaux enguirlandés de vignes… Il aime la France dans son présent et il l’aime dans son