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Le Paon d’Émail comprend une centaine de pièces, presque toutes de courte haleine.

Quelques-unes de ces pièces datent de quelque temps déjà ; il y en a qui furent composées au collège, entre deux cours de rhétorique ou de philosophie. Au lieu de piocher consciencieusement son thème grec, ou de s’enfoncer comme un bon élève dans la passionnante étude des Universaux, M. Paul Morin, dès cette époque, voyageait par l’imagination dans ces pays merveilleux qu’il ne connaissait encore que par les livres : la France, l’Italie, l’Espagne, la Hollande. Il visitait au hasard Carcassonne, Venise, Paris, Grenade, Haarlem… et il les décrivait.

Il devait les voir réellement quelques années plus tard. Aussitôt finies ses études de droit, voilà deux ans, il s’embarquait pour l’Europe de ses rêves. Tour à tour il parcourut l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la France tout entière, s’arrêtant longuement à tous les endroits consacrés par l’art et par le souvenir des vieux âges. Ce fut pour lui une promenade enchantée. Il en rapporta les impressions les plus riches et les plus vibrantes qu’une nature d’artiste et de poète puisse ressentir ; et ce sont ces impressions — ces impressions de voyage — qu’il a essayé de traduire dans son livre.

Autant que l’a permis un art adolescent,
Mes vers, je vous ai faits sincères et sonores ;