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MON ENCRIER

Vous avez contemplé Chantecler expliquant à la Faisane le secret de son chant, dans des vers qui ne valent peut-être pas cher, mais qui au moins, pour une fois, ne contiennent pas de jeux de mots…

Vous avez été témoin du duel de Chantecler avec le Coq de Combat.

Enfin vous avez assisté au défilé des quarante-huit coqs étrangers (Coq Malais, Coq de Bagdad, Coq Cochino-Yankee, Coq Walikili, dit Choki-Kukullo, Coq Pseudo-Chinois Cuculicolor, et 43 autres), mesurant chacun de six à huit pieds de hauteur, et vous avez pu constater que cette scène de cirque avait pris un gros quart d’heure de votre temps pour permettre à Chantecler de lancer ensuite sa fameuse tirade :

Coquemars, Cauchemars, Coqs et Coquecigrues…

(Voir plus haut.)

Et vous voici au IVme acte, au centre d’une forêt où Chantecler s’est enfui avec la Faisane. Tous deux sont en train d’échanger des apophtegmes, au pied d’un arbre colossal. Clair de lune.

Soudain, dans l’herbe haute, on voit s’avancer, à petits sauts, les Crapauds. Ils sont bien une dizaine — gros et petits. Ceux-ci n’ont pas moins de trois pieds de long ; les vieux sont énormes. Que viennent-ils faire là ?