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MON ENCRIER

Merle et même sans ce prétexte, — ne verse avec joie dans le calembour et dans l’argot. Ne dit-il pas à la Faisane, dès le Ier acte, pour lui vanter la puissance de son chant :

… Le mur, lorsque je chante,
En bave des lézards…

N’est-pas lui qui s’écrie, au IIIme :

Coq du Japon, silence,
Ou bien je vous rabats votre « kakémono » !

Ne dit-il pas au Merle :

On voit luire l’œil rose
Du lapin que l’esprit, quand tu l’attends, te pose !

Toujours au IIIme, ne lance-t-il pas avec une visible satisfaction ces mots distingués que sans doute l’Académie française — dont M. Rostand fait partie — se fera un devoir d’accueillir dans son dictionnaire : « C’est du chiqué ! », « C’est du plaqué ! », « Il croit nous épater ! », « Vous pouvez vous fouiller ! »

Citerai-je encore ? — Si vous voulez… Prenons-le cette fois dans un autre genre :

CHANTECLER (aux coqs étrangers).
Oui, Coqs affectant des formes incongrues,
Coquemars, Cauchemars, Coqs et Coquecigrues,
Coiffés de cocotiers supercoquentieux…
— La fureur comme un Paon me fait parler, Messieurs,
J’allitère ! —
J’allitère ! — Oui, Coquards, cocardés de coquilles,
Cocardeaux, Coquelins, Coquelets, Cocodrilles,
Au lieu d’être coquets de vos cocoricos,
Vous rêviez d’être, ô Coqs, de drôles de cocos !
Oui, Mode ! pour que d’eux tu t’emberlucoquasses,