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NOTRE DÉPUTATION

maintenant, combien ils doivent s’intéresser aux questions qui regardent les autres provinces, ou le pays en général !

Il y a au parlement fédéral :

I. — Une tabagie ;

II. — Une vaste salle où l’on peut jour et nuit se faire servir du scotch ou de l’eau minérale, au choix ;

III. — Des chambres où les députés sont censés faire leur correspondance, mais où l’on peut tout aussi bien jouer aux cartes et aux dames.

C’est entre ces différents endroits que nos représentants, pendant les séances de la Chambre, partagent leurs heures.

C’est là qu’on est toujours sûr de les trouver.

Quelquefois cependant ils sont ailleurs : soit au restaurant, soit dans les couloirs… Il n’y a que deux endroits où ils ne mettent jamais les pieds, sauf par accident : c’est la Chambre et c’est la bibliothèque.

Leur paresse est prodigieuse ; cependant ils y échappent, en de certaines circonstances, devant les sollicitations de leurs électeurs. Ils écrivent parfois des lettres, ou bien ils courent les ministères pour obtenir quelque faveur à un chef de leur comté.

En revanche, leur ignorance de tout ce qui a trait au travail législatif est sans limites. Neuf fois sur dix, ils ne connaissent même pas le