Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome I, 1922.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
MON ENCRIER

temps que la risée de leurs collègues anglais, la honte et l’humiliation de leur race ?

Je m’en vais tâcher de vous l’expliquer en peu de mots. J’écarte d’abord la question de leur attitude politique. Je ne leur reproche aucun de leurs votes. Je suppose qu’ils ont toujours eu raison d’appuyer M. Laurier, et je me place, pour les juger, au point de vue strictement ministériel.

Vous avez lu dans les journaux le compte-rendu de cette fameuse séance d’il y a eu vendredi huit jours.

On discutait le budget, aux Communes, et le ministre des Travaux publics allait s’attaquer aux crédits de la province de Québec (une bagatelle de $694,000), lorsqu’on lui fit remarquer qu’il n’y avait pas à la Chambre, sur les banquettes de la droite, plus de cinq ou six de nos députés. De là, ajournement forcé du débat. Une semaine se passe, nous voici rendus au vendredi 17, et M. Pugsley propose de nouveau les crédits du Québec. Mais nos députés brillent encore, comme on dit, par leur absence, et le ministre, obligé de procéder quand même, annonce qu’il avait pris la peine de les avertir, et que, s’ils ne sont pas là, ce n’est pas de sa faute…

On a là une idée de l’attention qu’ils portent généralement aux débats, quand il s’agit des affaires de leurs propres électeurs. Jugez un peu,