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LA COMÈTE[1]

Mesdames et messieurs, je vais avoir l’honneur de vous parler de la comète.

C’est aujourd’hui le seul sujet qui ne me soit pas interdit.

Bourassa a fait une étude approfondie de l’impérialisme ; les questions municipales, depuis longtemps, n’ont plus de secrets pour Asselin ; Héroux possède à fond sa politique étrangère et, quant au Grand-Orient, il le connaît, comme on dit, dans les coins[2]. Ils ont beau jeu d’écrire, ceux-là ! Mais moi, hélas ! je ne sais rien de toutes ces choses. Moi, mon cher lecteur, je suis ignorant, — ai-je besoin de le dire ? — très ignorant — oh ! ignorant… comme mes pieds[3].

C’est pourquoi je me suis fait donner, au Devoir, le titre et les fonctions de rédacteur scientifique. Je ne m’occuperai plus désormais que de science : ne connaissant rien du tout, je ne saurais en vérité vous parler d’autre chose.

Je commencerai aujourd’hui par un petit cours

  1. Paru dans le Devoir du 9 février 1910, et faisant partie d’une série de billets du soir.
  2. Ou dans les points, comme vous voudrez…
  3. Cette expression a été déclarée de bon goût par l’Académie du docteur Choqette : on ne s’étonnera donc pas de la trouver sous ma plume.