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MON ENCRIER

— Monsieur L.-O. David ?

— Lui-même. Vous êtes monsieur ?

— Jules Fournier, pour vous servir.

— Oh ! enchanté… Veuillez donc me faire le plaisir…

L’instant d’après, nous étions attablés face à face dans son cabinet de travail.

— Voyez-vous, lui disais-je, il y a des jours, comme cela, où ça ne va plus, dans le métier. Ainsi, moi, ce matin, je n’ai même pas la force de penser. Cependant, le typo réclame à grands cris mon manuscrit. (Parfaitement, à grands cris ! Si vous vous penchiez à la fenêtre, monsieur et cher ami, vous l’entendriez, le typo, là-bas, qui hurle…) Alors… alors, je suis venu vous demander un article. Votre plume facile, la réputation universelle…

(M. David, m’interrompant) On m’a toujours dit que vous aviez beaucoup de talent.

— Enfin, le Devoir serait trop heureux de publier aujourd’hui votre opinion sur un sujet d’actualité.

M. David se prit longuement la tête entre les mains. Puis il me dit :

— Mes nombreuses occupations, tant à l’Hôtel-de-ville qu’au Sénat, ainsi que les soins assidus que réclame le premier-ministre, m’interdisent pour le moment de vous donner même une ligne d’inédit. En revanche, voici ce que je veux