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IMPRESSIONS DE TRAVERSÉE

vous verserez bientôt des larmes de joie : tous nos entrefilets contre votre faux-nez, tous nos articles contre vos chers « contracteurs », on n’en verra plus dans nos colonnes, que l’ombre atténuée, et, si les remords qui vous rongent viennent encore troubler vos nuits, du moins ça ne sera pas de notre faute.

Et la Presse ?… Pourquoi la Presse, elle aussi, ne mettrait pas en blanc toute sa quatrième page ? C’est alors qu’elle aurait des idées claires, un directeur renseigné et des « gérants de rédaction » qui savent leur français ! C’est alors qu’elle pourrait se vanter d’être loyale dans la discussion et de n’avoir jamais trahi personne ? M. Berthiaume peut nous en croire : il y a une mine là-dedans. Il y a une mine au point de vue moral (si l’on peut dire), et il y a une mine au point de vue des affaires. Depuis quelque temps, le tirage baisse, chez la commère ; c’est depuis que la Patrie donne, elle aussi, ses seize ou ses vingt pages par jours. Avec la réforme que nous proposons, M. Berthiaume tue définitivement la concurrence, car il double la valeur de son journal au point de vue commercial : son épicier le lui dira tout de suite.

Il y a donc tout profit pour les journaux, quels qu’ils soient, à s’emparer de cette idée. Espérons qu’ils le feront. Pour moi, je ne peux plus