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MON ENCRIER

cutable « devoir de l’heure », — seulement il ne pouvait s’empêcher de reconnaître, par contre, que cette entreprise au fond n’avait pas le sens commun, et que nous avions toutes les raisons du monde de nous en abstenir. J’ai tâché d’indiquer, dans les lignes qui précèdent, combien radicalement, dès ses premiers articles sur le sujet, M. Bourassa avait trouvé moyen de ruiner la première de ces deux propositions au profit de la seconde. Mais ce dont rien ne saurait donner l’idée, sauf la lecture entière de ses écrits de ce temps-là, c’est le zèle exaspéré, l’acharnement inlassable, à la fois méthodique et presque sauvage, qu’il apportait à cette tâche, comme si, de mieux remontrer à nos gouvernants tout le ridicule et tout l’odieux de leur politique, cela le vengeait en quelque sorte d’en avoir lui-même reconnu et d’en reconnaître encore ouvertement le principe. — Devrai-je donc me remettre à citer ? Ma foi non, car je n’en finirais plus : tout le Devoir de l’époque y passerait. Il n’importe, d’ailleurs, quant à l’essentiel.

J’ai dit que toute l’attitude de M. Bourassa, durant la période que nous venons d’examiner (septembre 1914janvier 1915), n’avait été qu’une longue et criante contradiction, un défi à la logique si direct et si extravagant, qu’on dirait une gageure…

L’ai-je prouvé ?