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MON ENCRIER

nauté humaine », — voir plus haut) avait l’impérieux devoir d’intervenir dans la guerre aux côtés de ces deux nations. — Seulement…, seulement il ne pouvait en même temps se tenir de constater, tout d’abord, que si l’Angleterre avait pris les armes, ce n’avait point du tout été, comme elle le prétendait hypocritement, par sympathie pour la Belgique ou pour la France, mais bien pour la seule défense de l’intérêt anglais.

Une première preuve en était, selon lui, qu’avant d’élever la voix en faveur de la Belgique, d’où les Allemands la pouvaient inquiéter, elle avait tout tranquillement laissé écraser le petit Luxembourg. Or,

Les obligations respectives des grandes puissances, à l’égard de ces petits États, sont rigoureusement identiques. Elles sont peut-être plus précises encore pour le Luxembourg que pour la Belgique.

Voyons maintenant de quelle manière les autorités britanniques ont envisagé leurs obligations à cet égard.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

(Le 2 août) arrive jusqu’à Londres le cri de détresse du petit peuple. Le ministre d’État, Eyshen télégraphie que les troupes allemandes ont pénétré sur le territoire du Grand Duché. Il a protesté auprès des autorités allemandes. Il invoque les garanties de 1867. Puis, silence complet. Le flot allemand a passé. Une nation a disparu. Une fois de plus, la force prime le droit. Et les grandes nations, créatrices et cautions du droit, n’ont pas élevé la voix. — (Cf. le Devoir du 14 septembre 1914.)

Mais il y a plus, et c’est le fait, dont il prétend trouver la preuve dans le Livre blanc anglais, que la diplomatie anglaise, durant toute la semaine qui précéda la déclaration de guerre, n’avait pas