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MON ENCRIER

Ces paroles sont extraites à peu près textuellement (ceci dans une note au bas de la page) d’un article publié dans le Devoir du 8 septembre 1914… Mon opinion là-dessus n’a pas varié au fond. Mais je la corrige aujourd’hui en ajoutant : — pourvu que la puissance et l’action mondiale de la France et de l’Angleterre restent contenues dans de justes bornes et ne deviennent pas, à leur tour, une menace pour la paix et l’équilibre du monde[1].

Ainsi donc, jusqu’en décembre 1915, M. Bourassa proclamait encore bien haut sa foi dans le principe de la participation — de la participation envisagée comme devoir « national ». Son opinion sur ce point, depuis septembre 1914, n’avait pas, « au fond », varié.

Elle ne devait varier — ouvertement du moins — qu’un mois environ plus tard, c’est-à-dire aux premiers jours de 1916. Nous allons voir maintenant comment, par quels actes (si les écrits d’un homme de talent se peuvent appeler des actes), ce croyant en la participation, entre les deux dates susdites de septembre 1914 et janvier 1916, devait s’employer à servir l’œuvre de la participation.

Il y a dans les Faux Bonshommes, de Sardou, un personnage auquel on ne peut s’empêcher de penser dès que l’on s’arrête à considérer le Bourassa de cette période : c’est Bassencourt. Peut-être ne vous a-t-il jamais été donné de faire connaissance avec le Bassencourt de la comédie, mais sûrement l’avez-vous, comme tout le monde,

  1. Que devons-nous à l’Angleterre ? — page 253.