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MON ENCRIER

viens de le faire, ses principaux articles de l’époque, et par exemple les premiers en date, ceux qu’il donna de septembre 1914 à janvier 1915.

Au moment de la déclaration de guerre, M. Bourassa, on se le rappelle, voyageait en Europe. De retour au pays dès le 22 août, il ne devait pas attendre beaucoup moins de trois semaines avant de se prononcer sur la grave question de l’heure.

Entre temps, cependant, il croit devoir affirmer hautement son intention d’apporter dans le débat qui va s’engager « la sérénité et le calme le plus complets » :

L’heure n’est pas aux polémiques, aux règlements de comptes mesquins, encore moins, aux intrigues de partis, aux soucis de boutique et aux exploitations sordides de popularité.

Sur ce point, on ne saurait trop louer le ton des débats du parlement, durant la session d’urgence. Sir Robert Borden et Sir Wilfrid Laurier ont donné un exemple que tous doivent approuver et imiter. On peut approuver ou désapprouver, en tout ou en partie, l’action du parlement durant la session d’urgence, contester l’opportunité, la forme ou les motifs de son intervention dans le conflit européen, réserver pour l’avenir tous les principes mis en cause ; mais on n’a pas le droit d’engager maintenant un débat acrimonieux sur ce point. —

(Cf. le Devoir du 2 septembre.)

Le 8 septembre, enfin, après avoir recueilli, durant les « deux semaines » précédentes, une foule « d’avis » sur le sujet, il entreprend de définir « le devoir du Canada » dans la guerre. À qui veut s’expliquer la double attitude qui à da-