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MON ENCRIER

mier exemple — l’autre côté, le moins heureux et qui par malheur ne vient que trop souvent nuire au premier.

Vous ne l’apercevriez pas moins à clair en vingt autres passages du maître, sans avoir à feuilleter bien plus avant la collection de ses articles… Mais j’ai hâte d’arriver à ceux qu’il publia, à partir du mois de septembre 1914, sur le rôle du Canada dans la guerre européenne : il n’en est pas de plus significatifs à cet égard, ni qui soient d’un intérêt plus actuel.

Tout le monde sait que M. Bourassa, aujourd’hui, n’hésite aucunement à condamner l’intervention armée du Canada dans le grand conflit : non-seulement, en effet, nous n’avions pas, selon lui, le devoir d’intervenir, mais encore il va jusqu’à nier, et de la façon la plus absolue, que nous en eussions le droit. C’est un point sur lequel il est on ne peut plus affirmatif :

Dans l’état actuel du droit colonial et des situations acquises, nulle « autorité légitime » n’a le droit de mettre le Canada en guerre, sauf pour la défense de son territoire…

Le parlement et le gouvernement du Canada n’ont pas le droit de nous mettre en guerre avec les nations étrangères, sauf lorsque notre propre territoire est attaqué…[1]


    ni à l’article 17, ni à l’article 18, ni même à la loi tout entière.

    « … Mais c’est en lisant l’article 18 que je compris la profondeur de l’abîme où l’on nous jetait sans nous avertir, en nous trompant.

    « … C’est l’article 18 qui renverse la base de nos relations avec la mère-patrie.

    « … C’est l’article 18 qui viole l’autonomie du Canada et retarde l’œuvre, si péniblement accomplie, de Papineau et de Mackenzie, de Lafontaine et de Baldwin, de Cartier et de Macdonald.

    « … C’est l’article 18 enfin qui réduit à néant la promesse solennelle que M. Laurier faisait le 15 novembre. — ( Cf. le Devoir du 11 février 1910.)

  1. Conférence du 2 mars 1916, devant les Amis du Devoir. — Hier, aujourd’hui, demain, pp. 19 et 20.