Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome I, 1922.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
MON ENCRIER

croiseurs Bristol, vaisseaux de 25 nœuds à l’heure, et que l’on avait choisi les six contre-torpilleurs, ou destroyers, d’après un nouveau modèle particulièrement propre à la navigation en haute mer — « on account of their sea-keeping qualities ».

Il y a plus encore. C’est que l’Angleterre, dès le mois de juin précédent (1909), tenait des ministres canadiens l’assurance qu’en temps de guerre la flotte canadienne passerait immédiatement sous la direction de l’Amirauté.

Quant à l’usage que le gouvernement britannique entend faire de cette flotte, je ne vous lirai que deux lignes, les deux dernières lignes du rapport de M. McKenna. Le parlement n’avait pas été consulté, la presse ministérielle nous clamait partout, sur tous les tons, que M. Borden (sir Frederick Borden) et M. Brodeur, à Londres, sauraient bien défendre nos droits ; et, au même moment, le ministre de la marine pouvait écrire sous sa signature :

« Il a été reconnu par les gouvernements coloniaux qu’en temps de guerre les forces navales locales devraient être sous la direction générale de l’Amirauté. »

Sans doute en temps de paix le Canada garde la direction de sa flotte ; mais, je vous le demande, une marine de guerre est-elle faite pour la paix ou pour la guerre ?

En troisième lieu, ce secours que l’Angleterre nous demande, le lui devons-nous ? Jamais de la vie ! 1o Il est infiniment douteux qu’elle en ait besoin. 2o En eût-elle besoin, fût-il avéré que sa suprématie maritime est aujourd’hui menacée par l’Allemagne, qu’elle ne saurait nous tenir responsables d’une situation dont elle fut le seul artisan et qui n’est que l’aboutissement logique de toute sa politique extérieure depuis un siècle. 3o « Il n’y a pas une autorité en An-