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LETTRE OUVERTE[1]

À Son Altesse Royale
le Prince de Galles,
aux fêtes de Québec,


Altesse,


Quand vous quitterez notre pays pour retourner en Angleterre, on vous aura présenté plus d’une adresse et vous aurez écouté plus d’un discours. Vous aurez assisté aux parades de nos soldats, vous aurez entendu des bruits de fanfares et des clameurs de fête, vous aurez reçu les acclamations de vos fidèles sujets. Vous aurez aussi conversé avec notre gouverneur et nos ministres, vous aurez lu nos journaux, et vous croirez connaître le Canada.

Il vous manquera encore d’avoir pu pénétrer les sentiments de deux millions de citoyens de ce pays, qui tiennent pourtant dans notre situation politique une place trop importante pour

  1. Nationaliste 26 juillet 1908.