Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 2, Garnier.djvu/443

Cette page n’a pas encore été corrigée


ALCIDON
.


Est-ce ainsi que l'on suit mon vouloir absolu ?

LYSANDRE
.


Vous voyez, Alcidon, ce qu'elle a résolu.

Nous ne lui ferons pas changer de fantaisie.

ALCIDON
.


Ma douleur qui s'accroît, rend mon âme saisie. [1830]

Dieux ! Que pourrai-je dire à tous ces Amoureux ?

HESPÉRIE
.


Que plutôt que mourir ils vivent malheureux.

ALCIDON
.


Toujours dans son erreur cette folle s'engage,

Mais voici Sestiane, elle sera plus sage.


Scène V



Lysandre, Sestiane, Alcidon, Hespérie, Mélisse


LYSANDRE
.


Venez, belle parente, on vous veut marier. [1835]

SESTIANE
.


Pour moi, n'en parlons point : mais je viens vous prier,

Si l'une de mes sœurs aujourd'hui se marie,

Au moins après souper ayons la Comédie.

Sans en avoir le soin, laissez-la-moi choisir,

J'en sais une nouvelle où vous prendrez plaisir. [1840]

LYSANDRE
.


Pour moi, je prévois bien, si l'on n'y remédie

Que ces noces pourront finir en Comédie.

ALCIDON
.


Mais je veux dès ce soir vous marier aussi.

SESTIANE
.


Il ne faut point pour moi vous mettre en ce souci.

Je ne veux de ma vie entrer en mariage, [1845]

Ne pouvant pas porter les soucis d'un ménage.

Puis je rencontrerais quelque bizarre humeur,

Qui dedans la maison ferait une rumeur

Quand je voudrais aller à quelque Comédie :

Pour moi qui ne veux pas que l'on me contredise : [1850]

Quand il le défendrait, je dirais, je le veux ?

Et s'il donnait un coup, j'en pourrais rendre deux.

Si l'on doit se trouver en quelques assemblées,