Hé quoi ? Pour ce malheur se faut-il étonner ?
Lysandre, quel conseil me pourriez-vous donner ?
Pour moi, je suis confus.
Pauvre homme que vous êtes ;
On peut dans les accords trouver mille défaites.
L'un d'eux peut être exclus sans en être irrité. [1755]
Pour moi je n'entends point tant de subtilité.
Vous êtes mon conseil, vous êtes mon refuge,
Je mets tout en vos mains, et vous en fais le Juge.
Puisque vous le voulez, laissez-les donc venir.
Tandis voyons Mélisse, il faut l'entretenir. [1760]
Dieux ! Que vous me rendez un charitable office
Je m'en vais l'appeler : venez ici, Mélisse.
Il faut auparavant savoir sa volonté.
Elle suit mon vouloir, je n'en ai point douté.
Scène III
Mélisse, savez-vous pourquoi l'on vous appelle ? [1765]
Je ne sais.
Pour vous dire une bonne nouvelle.
Alcidon vous marie.
Hélas ! Que dites-vous ?
Je veux plutôt la mort.
Modérez ce courroux.
Je souffrirais qu'en moi quelqu'un osât prétendre,
Après ce que j'ai lu du vaillant Alexandre ? [1770]
Mon coeur qui dès longtemps adore sa grandeur,