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Hé quoi ? Pour ce malheur se faut-il étonner ?

ALCIDON
.


Lysandre, quel conseil me pourriez-vous donner ?

Pour moi, je suis confus.

LYSANDRE
.


Pauvre homme que vous êtes ;

On peut dans les accords trouver mille défaites.

L'un d'eux peut être exclus sans en être irrité. [1755]

ALCIDON
.


Pour moi je n'entends point tant de subtilité.

Vous êtes mon conseil, vous êtes mon refuge,

Je mets tout en vos mains, et vous en fais le Juge.

LYSANDRE
.


Puisque vous le voulez, laissez-les donc venir.

Tandis voyons Mélisse, il faut l'entretenir. [1760]

ALCIDON
.


Dieux ! Que vous me rendez un charitable office

Je m'en vais l'appeler : venez ici, Mélisse.

LYSANDRE
.


Il faut auparavant savoir sa volonté.

ALCIDON
.


Elle suit mon vouloir, je n'en ai point douté.



Scène III



 
Lysandre, Mélisse, Alcidon


LYSANDRE
.


Mélisse, savez-vous pourquoi l'on vous appelle ? [1765]

MÉLISSE
.


Je ne sais.

LYSANDRE
.


Pour vous dire une bonne nouvelle.

Alcidon vous marie.

MÉLISSE
.


Hélas ! Que dites-vous ?

Je veux plutôt la mort.

LYSANDRE
.


Modérez ce courroux.

MÉLISSE
.


Je souffrirais qu'en moi quelqu'un osât prétendre,

Après ce que j'ai lu du vaillant Alexandre ? [1770]

Mon coeur qui dès longtemps adore sa grandeur,