D'arracher de lui mariage.
Ô quel horreur, quel cocuage,
Un seul mot jamais n'en parlai [925]
À mon frère, et toujours celai
Qu'il me semblait de l'entreprise.
Car je n'étais tant mal apprise
Qu'il ne me dût bien faire part
De ce qu'il brouillait à l'écart, [930]
Pour lui compter la fable toute :
Mais ores je suis en grand doute
Que de cette badinerie
Se naisse aucune fâcherie,
Et je vous jure en bonne foi, [935]
J'aime mon frère mieux que moi.
Or ne lui faut celer rien.
Ho ho anda, je le vois bien :
La rencontre est tout à propos.
Scène IV
J'ai toujours cherché le repos : [940]
Mais puisque l'amour est passible,
De l'avoir il m'est impossible,
Car de mon amour m'absenter
Ce me serait la vie ôter.
Mon frère, Dieu vous doint bon jour, [945]
Vous êtes toujours sur l'amour :
Amour vous court par les boyaux,
Amour occupe maints cerveaux,
Que bien aveuglément démène.
Ho ho, Ma soeur, qui vous amène ? [950]
Puisque sur l'amour étions ores,
L'amour que j'ai vers vous, encores
Que n'ayez en ce mérité,
Que mon coeur soit sollicité
De survenir à vos dangers : [955]
Car si nous étions étrangers,