Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 1, Garnier.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée



Par pratiques mal pratiquées [810]

Despendent encor aujourd'hui

Et le leur et celui d'autrui,

En banquets, pompes, et délices,

Pour souvent être appui des vices.

Cependant même que le Roi [815]

Ayant ses Princes avec soi,

Souffre maintes et maintes choses

Pour garder ces bêtes encloses.

Non à ces petits mugueteaux,

Ces babouins advocasseaux, [820]

Qui pour deux ou trois lois rouillées

De je ne sais quoi embrouillées,

Chevauchent les ânes leurs frères,

Avec leurs contenances fières,

Mêlant la morgue Italienne, [825]

Afin qu'un gros sourcil s'en vienne

Les demander en mariage.

Ha ventrebieu quel badinage.

Non pas, dis-je, à ces mercadins,

Ces petits muguets citadins, [830]

Ces petits brouilleurs de finances,

Qui en banquets, et ris, danses,

En toutes superfluités

Surmontent les principautés.

Mais quant est de nos Gentilshommes, [835]

Qui est le propos où nous sommes,

Bien qu'on croye toutes bravades

Rendre les courages plus fades,

Si celui-là qui est plus brave

Entendait le battement grave [840]

D'un tambourin quasi tonnant,

Ou bien d'un clairon étonnant,

Il serait mieux encouragé,

Et plus tôt en ordre rangé.

Florimond


Ainsi le Ciel me soit ami, [845]

Si tu ne m'a mis à demi

Par ta parole hors de moi .

Quoi ? Comment ? Qu'est-ce que de toi

Quand tu vas ainsi contestant ?

Un docteur n'en dirait pas tant : [850]

As-tu tant l'école suivie ?

Arnault