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La fille d'un grand homme. Madelaine Ah! de lui je suis fière. Ce qu'il fut, je le sens, mieux que je ne le sais; Mais c'est aux gens de rien qu'il dut son vrai succès. Le roi, les grands d'abord furent de la partie : Mais le peuple a fait plus avec sa sympathie A créer cette gloire, il mit son cœur : eh bien! En échange il aura toute l'ardeur du mien. Jeanne Cela me vaut au moins un morceau d'éloquence Rare chez ton esprit trop souvent en vacance. Madelaine Raille, va ; mon esprit est parfois en retard, Je le sais, et mon cœur en revanche est bavard Il éclate sitôt qu'une douleur le serre, Et ne dit pas un.mot, si ce mot n'est sincère. Que veux-tu? je me perds, moi, dans votre phœbus, Et, s'il faut grimacer, je m'y perds encor plus. En vain, pour que je parle, on me fera des guerres. Il faut que l'on soit franc : donc, je ne parle guères. Monsieur Claude est de même. Jeanne Ah ! grâce! pas ce nom. Qui me le fait haïr! je n'aime... Madelaine, riant Ah! qu'Altamon! Que c'est doux, Altamon! que c'est fin! quel beau titre Pour l'œuvre dont sans cesse on soupire un chapitre ! Fi donc! Claude! est-ce un nom de ce pays charmant, Où tout amour éclôt pour fleurir en roman? Jeanne