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avec activité. Treviranus en conclut que l’organe possède l’électricité positive, conclusion qui nous paraît au moins bien hasardée. Une température de 57 ° à 66° détruisit tout effet dans d’autres expériences de Nasse, entreprises avec de l’eau chaude. L’acide cyanhydrique, l’eau d’amandes amères, de Cannelle, d’Acorus, les acides acétique, sulfurique, et d’autres acides, font contracter instantanément les étamines, quand on en projette quelques gouttes sur la fleur ; une goutte d’eau pure, tombant d’une hauteur de 3 pouces, ne détermine aucun mouvement. D’ailleurs ces mêmes agents, quand on les fait absorber aux plantes, détruisent au contraire l’irritabilité ; le sulfure de carbone agit très-vivement à cet égard ; les fleurs plongées dans le chloroforme par M. Baillon ont perdu toute irritabilité en une demi-heure, puis, retirées de la cloche, elles l’ont recouvrée. Quant aux différentes substances narcotiques et stupéfiantes, elles n’exercent sous ce rapport aucune action.

Je ne veux pas m’engager dans l’étude de l’irritabilité végétale, 7 qui m’entraînerait trop loin, et je reviens à mon sujet.

Je disais plus haut qu’il est des mouvements rapides qui ne tiennent évidemment pas à l’irritabilité ; tels sont ceux que présentent les Orties et les Pariétaires. Sans doute ici le filet des étamines se redresse subitement au moment où la fleur vient de s’ouvrir, et le pollen est ainsi lancé au loin ; mais dans le bouton ces étamines sont courbées, parce que leur sommet est maintenu appliqué au-dessous du rebord saillant du gynécée rudimentaire. Quand les folioles calicinales s’écartent, l’étamine, n’étant plus ainsi maintenue, se redresse en vertu d’une simple élasticité.