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APPENDICE


(Page 112, note.)

L’impétueux chef de patrouille était bien Danton. Dans la brochure où il raconte toutes ses tribulations pendant son court commandement de la Bastille, Soulès se plaint avec une amertume particulière du conflit qu’il eut avec un capitaine du district des Cordeliers, nommé Danton, qui s’était présenté à la Bastille dans la nuit du 15 au 16, vers trois heures du matin et qui, sans tenir compte de sa commission, le fit empoigner parce qu’il avait voulu s’opposer à son passage, conduire d’abord à son district, en tâchant d’envenimer l’affaire, et de là à l’Hôtel de Ville, dans un fiacre escorté par une garde de vingt à trente hommes, et sous la surveillance spéciale de deux gardes-françaises qui avaient la baïonnette au fusil. Le fiacre marchait au pas et Danton excitait par ses propos la foule ameutée, qui faillit le mettre à la lanterne. Le terrible homme ne lâcha le pauvre Soulès qu’à contrecœur et en grondant (Événements de Paris, ou procès-verbal de ce qui s’est passé en ma présence depuis le 12 juillet). Mais le futur tribun jouissait déjà d’une certaine popu-