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quarteron ou octavon. La tricherie est incontestable ; mais les formes ont été observées, et la loi adjuge au mari cet enfant, quoique hétérogène soit par sa couleur, soit par une physionomie qui tranche brusquement avec celle des autres enfants et peint trait pour trait quelque ami connu de madame. L’enfant n’en reste pas moins au mari. Selon le beau principe : « Is pater est quem nuptiæ demonstrant », principe qui est le palladium du cocuage.


Nº 72. Cocu cramponné est celui qu’aucun affront, aucun outrage ne rebute ; quelque scandale qu’ait commis sa femme, il revient humblement la solliciter. On en a vu qui, trouvant la femme dénichée, enlevée, allait à la caserne la demander d’un ton lamentable à un militaire qu’il croyait le ravisseur. Il se trompait : le militaire n’était qu’un des galants, il ne s’était point chargé de la femme enlevée. Une telle femme délogerait vingt fois que vingt fois le cornard le reprendrait en versant des larmes de joie.


Nº 73. Cocu bardot est celui que sa femme régit par la terreur, et qui a tort en tout ce qu’il a fait et en tout ce qu’il fera. Il tremble devant sa moitié qui le gourmande ; il prend Dieu et les hommes à témoins de son innocence, et ne saurait obtenir un moment de paix.


Nº 74. Cocu par antidate ou de précession est celui dont la femme, ayant eu des inclinations avant le mariage, et voulant mener une conduite régulière, se borne à voir après le mariage ceux qu’elle a favorisés auparavant, sans y ajouter aucun nouvel amant. Elle ne croit pas manquer à la foi donnée, puisque c’est une continuation d’intimité et non une innovation. D’ailleurs, ces amants d’ancienne date se rendent utiles au ménage, et la femme, en les gardant, croit bien servir