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des enfants dont le public nomme les différents pères ; leurs noms sont d’ailleurs écrits sur les visages des enfants. Cela n’empêche pas qu’il leur porte à tous un égal amour, vrai modèle de la philanthropie, de la fraternité, de l’égalité et des vertus républicaines.


Nº 55. Cocu à prétention ou avantageux suffisant, est celui qui croit sa femme tellement honorée de l’avoir pour mari qu’elle ne peut pas même songer à écouter les galants, dans lesquels il ne voit que des victimes indignes d’attention. Ils n’en font que mieux leur chemin ; la sécurité dans laquelle il vit le rend un mari commode, négligent sur la surveillance, et favorise tout à point le commerce secret du ménage.


Nº 56. Cocu prédicant ou compatissant est un homme d’un bon naturel qui apporte à sa femme les secours de l’amitié, qui la console des travers du monde et des injustices et indiscrétions des galants, lui représente humblement l’avantage d’un retour à la morale, et nourrit l’espoir de la voir rentrer dans le sentier de la vertu dont il lui peint les doux charmes ; il obtient d’elle en paroles et promesses autant que les galants obtiennent de faveurs, et il finit par triompher, car la dame se rend à ses leçons du moment où l’âge éloigne d’elle tous les amants.


Nº 57. Cocu cosmopolite ou hospitalier est celui dont la maison ressemble à une hôtellerie par la quantité de galants que sa femme y rassemble de tous les pays ; il a des copartageants et amis de toutes les nations qui trouvent chez lui bonne chère et bon accueil ; et il se sauve sur la quantité, parce qu’ils sont si nombreux que ses soupçons ne peuvent s’arrêter sur aucun.


Nº 58. Cocu misanthrope est celui qui, en découvrant l’affaire, prend le monde en aversion, prétend que le siècle est perverti et que les mœurs dégénèrent. Tel