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sa position embarrassante ; il concentre son dépit sans aucun éclat et fait contre [mauvaise] fortune bon cœur.


Nº 38. Cocu sordide est un harpagon qui ne veut pas fournir à la toilette de sa femme, l’oblige à écouter des offres généreuses, tire encore parti du galant qui entretient sa femme et se fait illusion sur cette intrigue par le double avantage qu’il y trouve.


Nº 39. Cocu goujat ou crapuleux est un manant contre qui le public prend parti, qui soulève les esprits par le contraste de sa vilaine conduite avec le bon ton de sa femme. Chacun alors soutient la dame et dit : « Ce serait bien dommage qu’elle fût fidèle à un cochon de cette espèce. »


Nº 40. Cocu déniaisé, ébahi est celui qui, croyant obstinément à la vertu de sa femme et figurant depuis longtemps dans les ensorcelés (Nº 30) ou les orthodoxes (Nº 35) est enfin désabusé par un coup d’éclat, comme une galanterie qu’elle lui donne. Ce cadeau, ou autre événement, lui fait ouvrir les yeux un peu tard, et il passe tristement au rang de déniaisé.


Nº 41. Cocu récalcitrant est celui qui ne veut pas s’habituer à voir le galant, fait des esclandres, des remue-ménages ; on est obligé d’entremettre les parents, amis, voisins, qui lui persuadent que tout cela est sans conséquence, et l’on ne parvient encore à établir qu’une trêve, qu’une paix plâtrée.


Nº 42. Cocu fulminant est celui qui entremet l’autorité de la Justice, soulève le public, cause un scandale affreux, menace de voies de fait et n’aboutit qu’à s’exposer à la risée, qu’il eût évitée en suivant le sage conseil de Sosie, qui dit aux amis d’Amphytrion : « Sur pareilles affaires, toujours le plus sage est de n’en rien dire. »