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mais qui est revenu à la raison et finit par plaisanter de la chose et se consoler avec les autres.


Nº 24. Cocu fédéral ou coalisé est celui qui, voyant l’affaire inévitable, veut bien admettre un amant, mais de son choix ; puis on les voit coalisés comme Pitt et Cobourg pour cerner la femme et écarter de concert les poursuivants.


Nº 25. Cocu transcendant ou de haute volée est le plus habile homme de toute la confrérie. Aussi est-il placé au centre. C’est celui qui, épousant une très belle femme, la produit avec éclat, mais sans la prodiguer, et qui, lorsqu’elle a excité la convoitise générale, la cède pour un coup de haute fortune, comme une grande place, une forte commandite, après quoi il peut faire trophée du cocuage et dire : « Ne l’est pas qui veut à ce prix-là. Soyez-le comme moi et vous ferez les bons plaisants. »


Nº 26. Cocu grandiose ou impassible est celui qui ne s’affecte ni ne plaisante du cocuage qu’il entrevoit, et conserve un calme inaltérable sans descendre à aucune démarche qui porte au ridicule. Tels sont, dans la classe opulente, la plupart des époux mariés par intérêt ; ― ou bien c’est celui qui ne prend femme que pour se prêter aux bizarreries de l’usage et pour avoir un héritier légal ; il ne cesse pour cela d’avoir ses maîtresses affichées, et vit avec madame en homme de bonne compagnie qui ne s’inquiète pas des tracas du ménage.


Nº 27. Cocu déserteur ou scissionnaire est celui qui, ennuyé des amours du ménage, s’affiche pour renoncer à sa femme, et dit, lorsqu’il lui voit un amant : « Quand il en aura eu autant que moi, il en sera bien las. »


Nº 28. Cocu de l’étrier ou prête-nom est un homme de paille à qui l’on donne de l’avancement sous la condition d’épouser la maîtresse d’un homme en place et adopter l’enfant. Un tel cocu épouse souvent la vache et le veau ;