Page:Fourier - Théorie analytique de la chaleur, 1822.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
THÉORIE DE LA CHALEUR.

la tranche, dont l’épaisseur est est proportionnelle à

Nous insistons sur cette remarque parce que l’omission que l’on en avait faite a été le premier obstacle à l’établissement de la théorie. En ne faisant point une analyse complète des éléments de la question, on obtenait une équation non homogène, et, à plus forte raison, on n’aurait pu former les équations qui expriment le mouvement de la chaleur dans des cas plus composés.

Il était nécessaire aussi d’introduire dans le calcul les dimensions du prisme, afin de ne point regarder comme générales les conséquences que l’observation avait fournies dans un cas particulier. Ainsi l’on a reconnu par l’expérience qu’une barre de fer, dont on échauffait l’extrémité, ne pouvait acquérir, à six pieds de distance du foyer, une température d’un degré (octogésimal) ; car, pour produire cet effet, il faudrait que la chaleur du foyer surpassât beaucoup celle qui met le fer en fusion ; mais ce résultat dépend de l’épaisseur du prisme que l’on a employé. Si elle eût été plus grande, la chaleur se serait propagée à une plus grande distance, c’est-à-dire, que le point de la barre qui acquiert une température fixe d’un degré, est d’autant plus éloigné du foyer que la barre a plus d’épaisseur, toutes les autres conditions demeurant les mêmes. On peut toujours élever d’un degré la température de l’extrémité d’un cylindre de fer, en échauffant ce solide par son autre extrémité ; il ne faut que donner au rayon de la base une longueur suffisante ; cela est, pour ainsi dire, évident, et d’ailleurs on en trouvera la preuve dans la solution de la question (art. 78).