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CHAPITRE I

Lorsque les deux molécules, dont l’une transmet directement à l’autre une certaine quantité de chaleur, appartiennent au même solide, l’expression exacte de la chaleur communiquée est celle que nous avons donnée dans l’article précédent : parce que les molécules étant extrêmement voisines, la différence des températures est extrêmement petite. Il n’en est pas de même lorsque la chaleur passe d’un corps solide dans un milieu aériforme. Mais les expériences nous apprennent que si la différence est une quantité assez petite, la chaleur transmise est sensiblement proportionnelle à cette différence, et que le nombre peut, dans les premières recherches, être considéré comme ayant une valeur constante, propre à chaque état de la surface, mais indépendant de la température.

61.

Ces propositions relatives à la quantité de chaleur communiquée, ont été déduites de diverses observations. On voit d’abord, comme une conséquence évidente des expressions dont il s’agit, que si l’on augmentait d’une quantité commune toutes les températures initiales de la masse solide, et celle du milieu où elle est placée, les changements successifs des températures seraient exactement les mêmes que si l’on ne faisait point cette addition. Or ce résultat est sensiblement conforme aux expériences ; il a été admis par les premiers physiciens qui ont observé les effets de la chaleur.

62.

Si le milieu est entretenu à une température constante, et si le corps échauffé qui est placé dans ce milieu a des dimensions assez petites pour que la température, en s’abaissant de plus en plus, demeure sensiblement la même dans