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CHAPITRE I

chons quelle est la quantité de chaleur que la première peut recevoir de la seconde pendant la durée d’un instant ; on appliquera ensuite le même raisonnement à tous les autres points qui sont assez voisins du point m pour agir immédiatement sur lui dans le premier instant.

La quantité de chaleur communiquée par le point n au point m dépend de la durée de l’instant, de la distance extrêmement petite de ces points, de la température actuelle de chacun, et de la nature de la substance solide ; c’est-à-dire que si l’un de ces éléments venait à varier, tous les autres demeurant les mêmes, la quantité de chaleur transmise varierait aussi. Or, les expériences ont fait connaître, à cet égard, un résultat général : il consiste en ce que toutes les autres circonstances étant les mêmes, la quantité de chaleur que l’une des molécules reçoit de l’autre est proportionnelle à la différence de température de ces deux molécules. Ainsi cette quantité serait double, triple, quadruple, si, tout restant d’ailleurs le même, la différence de la température du point n à celle du point m était double, ou triple, ou quadruple. Pour se rendre raison de ce résultat, il faut considérer que l’action de n sur m est toujours d’autant plus grande qu’il y a plus de différence entre les températures des deux points ; elle est nulle, si les températures sont égales, mais si la molécule n contient plus de chaleur que la molécule égale m, c’est-à-dire si la température de m étant celle de n est une portion de la chaleur excédante passera de n à m. Or, si l’excès de chaleur était double, ou, ce qui est la même chose, si la température de n était la chaleur excédante serait composée de deux parties égales