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THÉORIE DE LA CHALEUR.

ces rayons, envoyés au thermomètre par la surface du corps M, sont de deux espèces, savoir ceux qui sortent de l’intérieur de la masse M, et ceux qui, venant des diverses parties de l’enceinte, rencontrent la surface M, et sont réfléchis sur le thermomètre. Ces derniers ont la température commune mais ceux qui appartiennent au corps M contiennent moins de chaleur, et ce sont ces rayons qui refroidissent le thermomètre. Si maintenant, en changeant l’état de la surface du corps M, par exemple, en détruisant le poli, on diminue la faculté qu’elle a de réfléchir les rayons incidents ; le thermomètre s’abaissera encore, et prendra une température moindre que En effet, toutes les conditions seront les mêmes que dans le cas précédent, si ce n’est que la masse M envoie une plus grande quantité de ses propres rayons, et réfléchit une moindre quantité des rayons qu’elle reçoit de l’enceinte ; c’est-à-dire, que ces derniers, qui ont la température commune, sont en partie remplacés par des rayons plus froids. Donc, le thermomètre ne reçoit plus autant de chaleur qu’auparavant.

Si, indépendamment de ce changement de la surface du corps M, on place un miroir métallique propre à réfléchir sur le thermomètre les rayons sortis de M, la température prendra une valeur moindre que En effet, le miroir intercepte au thermomètre une partie des rayons de l’enceinte qui ont tous la température et les remplace par trois espèces de rayons ; savoir : 1o ceux qui proviennent de l’intérieur même du miroir, et qui ont la température commune ; 2o ceux que diverses parties de l’enceinte envoient au miroir avec cette même température, et qui sont réfléchis vers le foyer ; 3o ceux qui, venant de l’intérieur du corps M,