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THÉORIE DE LA CHALEUR.

n’est pas extrêmement petite, ne reçoivent point de chaleur directe ; il n’en est pas de même des fluides aériformes ; les rayons de chaleur s’y portent avec une extrême rapidité à des distances considérables, soit qu’une partie de ces rayons traverse librement les couches de l’air, soit que celles-ci se les transmettent subitement sans en altérer la direction.

34.

Lorsque le corps échauffé est placé dans un air qui conserve sensiblement une température constante, la chaleur qui se communique à l’air rend plus légère la couche de ce fluide voisine de la surface ; cette couche s’élève d’autant plus vite, qu’elle est plus échauffée, et elle est remplacée par une autre masse d’air froid. Il s’établit ainsi un courant d’air dont la direction est verticale, et dont la vitesse est d’autant plus grande, que la température du corps est plus élevée. C’est pourquoi, si le corps se refroidissait successivement, la vitesse du courant diminuerait avec la température, et la loi du refroidissement ne serait pas exactement la même que si le corps était exposé à un courant d’air d’une vitesse constante.

35.

Lorsque les corps sont assez échauffés pour répandre une très-vive lumière, une partie de leur chaleur rayonnante, mêlée à cette lumière, peut traverser les solides ou les liquides transparents ; et elle est sujette à la force qui produit les réfractions. La quantité de chaleur qui jouit de cette faculté est d’autant moindre, que les corps sont moins enflammés ; elle est, pour ainsi dire, insensible pour les corps très-obscurs, quelque échauffés qu’ils soient. Une lame mince et diaphane intercepte presque toute la chaleur directe qui sort d’une masse métallique ardente ; mais elle s’échauffe