Page:Fourier - Théorie analytique de la chaleur, 1822.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
8
THÉORIE DE LA CHALEUR.

quantité de chaleur prise pour unité. Ce rapport n’est pas le même pour toutes les sections ; il est une fonction de la distance , à laquelle une section est placée ; il s’agit de trouver l’expression analytique de la fonction .

11.

Les exemples précédents suffisent pour donner une idée exacte des diverses questions que nous avons traitées.

La solution de ces questions nous a fait connaître que les effets de la propagation de la chaleur dépendent, pour chaque substance solide, de trois qualités élémentaires, qui sont la capacité de chaleur, la conducibilité propre, et la conducibilité extérieure. On a observé que si deux corps de même volume et de nature différente ont des températures égales, et qu’on leur ajoute une même quantité de chaleur, les accroissements de température ne sont pas les mêmes ; le rapport de ces accroissements est celui des capacités de chaleur. Ainsi le premier des trois éléments spécifiques qui règlent l’action de la chaleur est exactement défini, et les physiciens connaissent depuis long-temps plusieurs moyens d’en déterminer la valeur. Il n’en est pas de même des deux autres ; on en a souvent observé les effets, mais il n’y a qu’une théorie exacte qui puisse les bien distinguer, les définir et les mesurer avec précision. La conducibilité propre ou intérieure d’un corps exprime la facilité avec laquelle la chaleur s’y propage en passant d’une molécule intérieure à une autre. La conducibilité extérieure ou relative d’un corps solide dépend de la facilité avec laquelle la chaleur en pénètre la surface, et passe de ce corps dans un milieu donné, ou passe du milieu dans le solide. Cette dernière propriété est modifiée par l’état plus ou moins poli de