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de l’utile à la chenille ver à soie, et le tableau de l’agréable aux papillons brillants, mais non productifs.


La Harte ou papillon destructeur, à ailes simples, est un moule inverse des deux précédents, qui croissent et se métamorphosent pour le service de l’homme. La Harte au contraire se métamorphose pour opérer la destruction, dévorer nos vêtements, nos meubles, nos fourrures, nos magasins. C’est l’image de l’industrie pauvre et incohérente, qui détruit l’enveloppe du globe, déchausse les montagnes, tarit les sources, ensable les plaines et les mers vicinales, comme la mer Rouge de plus en plus ensablée par les dépôts de nuages de sables.

Par analogie, la harte, malgré sa petitesse, cause de grands dégâts. Il n’est guère d’insecte plus ruineux. Ainsi le petit être nommé l’homme a la propriété de déchausser le Globe, en bouleverser et dégrader la température par l’industrie incohérente qu’on nomme état civilisé et barbare, exploitant sans combinaison sociétaire, distribué par ménage de famille, c’est à-dire par la plus petite réunion possible et la plus opposée à l’économie, à la vérité et aux vues de Dieu. La harte aussi est incohérente avec nous, puisque loin de nous donner l’agréable et l’utile, elle nous cause double dommage en dégâts et en surveillance et précautions pénibles.

Ainsi la nature donne toujours les emblèmes du double jeu du mouvement, le Papillon pour emblème des sociétés d’industrie combinée, la Harte pour tableau des sociétés incohérentes qui n’aboutissent qu’à appauvrir la multitude et le globe.

On ne comprendrait rien au système du mouvement et de l’analogie si on manquait à y envisager sans cesse l’effet de dualité ou double jeu du mouvement dont nos philosophes n’ont jamais eu l’idée quoiqu’ils le voient retracé dans les planètes et comètes. Je reviendrai souvent sur cette règle pour familiariser avec elle les lecteurs qui veulent que leur Civilisation perfectionnée soit l’unique destinée du genre humain.

L’Aigle, le Vautour, l’Autruche, le Dronte.

L’Aigle est nommé roi des animaux. L’instinct ne nous a pas trompés en nous le donnant pour emblème de la royauté qui se trouve dans d’autres moules, tels que le lion.

L’aigle enlève le Mouton qui est image du peuple sans défense. Ainsi que l’aigle, tout roi est obligé de dévorer son peuple par les impôts, presque toujours outrés et écrasants pour l’industrie populaire. — L’aigle élève son vol dans les plus hautes régions ; c’est encore un