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tend qu’un langage d’hypocrisie ou de perversité dans nos sociétés où les uns louent la vertu sans la pratiquer, les autres louent effrontément le vice heureux. L’homme juste est accablé, froissé par ce double langage de dépravation ; son oreille est écrasée de n’entendre que fausseté ; ce mal être est dépeint dans l’oreille de l’éléphant. [Note en marge] : Vit 144 ans, homme futur et parfait.

Qu’on juge par l’étendue de ce prélude fort abrégé (et qu’il faudrait augmenter d’un parallèle avec l’adversaire ou contre-moule de l’éléphant qui est le rhinocéros) de l’étendue que pourrait comporter chaque article d’analogie porté au complet, aux formes extérieures et intérieures de l’animal ou du végétal, ses habitudes et goûts, allures et instincts.

Les femmes auraient pour cette nouvelle science autant et plus d’aptitude que les hommes ; cette voie de célébrité en science fixe vaudrait bien les trophées du roman auquel jusqu’ici elles se sont limitées.


Le Chien est un vrai cloaque de vices, tel que les 12 suivants :

1o Il est l’animal le plus sujet à l’hydrophobie et le plus dangereux dans nos sociétés, par analogie à la fausse amitié, la perfidie, si fréquentes parmi nous. [Note marginale : ] cur hydrophobe ? Quià amitié vous trahit et que si non circul. par famille, par eau, homme désespère, est en guerre avec état social.

2o Le plus immonde des animaux en amour, surtout par la propriété d’accouplement prolongé qui enseigne à tous les enfants ce qu’il conviendrait de leur laisser ignorer.

3o Bourreau féroce par plaisir. L’éléphant et le cheval font aussi la guerre par obéissance, mais sans y prendre plaisir, tandis que le chien se délecte au rôle de bourreau.

4o Oppresseur du faible. Si un chien faible est poursuivi, violenté par un plus fort, on voit tous les autres chiens se réunir contre le faible.

5o Servile, plein de bassesse, endurant tous les affronts. On voit très-rarement un chien s’indigner d’un affront, d’un passe-droit.

6o Il est hurleur, faisant un vacarme affreux pour la moindre blessure qu’il reçoit ; c’est le contraire du cheval qui souffre sans aucune plainte.

7o Il est hargneux sans motifs, impudent sans offense, défiant sans apparence suspecte, cherchant à se faire valoir, se donner de l’importance, des airs de gardien utile, quand son tapage n’est qu’importun et déplaît ; roquet.

8o Il est jaloux du mouvement, furieux contre les roues de voiture et les chevaux au galop. (C’est une analogie avec l’Administration, que j’expliquerai ailleurs.)