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ii
préface

d’attirer l’attention des lettrés. Mais, à côté, quelles fermes analyses ! Où donc, par exemple, trouver rien de plus précis sur M. Paul Bourget ? M. Fernand Fouquet ne se paie pas de mots, et cherche à savoir ce qu’il y a au fond de chaque expression et la vérité qu’elle peut rendre. En vrai philosophe, il s’ingénie à trouver la définition de chaque terme et de chaque chose. Comme il établit nettement, dans son travail sur M. Bourget, la différence entre l’observation des mœurs, laquelle « s’applique à étudier l’homme dans ses rapports et ses relations avec ses semblables », et l’observation psychologique qui l’étudie « en lui-même et pour lui-même, celle-ci plus humaine, l’autre plus sociale » !

On ne se hasarde plus guère à prendre les classiques pour en faire la dissection. Le travail paraît-il trop difficile ? Aurait-il été entrepris tant de fois qu’on ne trouve plus rien à dire de nouveau ? M. Fouquet a eu l’audace — et qui l’en peut blâmer, puisqu’il a réussi ? — de s’attacher à Marivaux. Tout son esprit philosophique, toute sa subtilité d’analyse éclatent dans cette étude. Pourquoi Marivaux plaît-il tant au coin du feu, pourquoi obtient-il si peu de succès sur la scène ; M. Fouquet le marque fort bien. Il faut des effets au théâtre, un certain gonflement de la voix, des mots qui portent, des personnages un