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furent les intentions de l’écrivain en contant l’histoire d’Alphonsine Plessis. Pendant que vous y serez, lisez donc aussi toutes les autres préfaces de toutes les autres pièces, lisez-les, ce ne sont pas de vains hors-d’œuvre destinés à prouver que l’auteur est un homme de génie, non, elles font corps avec les pièces, et si bien, si intimement, elles en sont le commentaire si indispensable, que connaître toutes les pièces de M. A. Dumas fils sans en connaître toutes les préfaces, c’est ne rien connaître du tout.

Quelle sotte manie que celle de crier sans cesse à l’immoralité ! Quelle saugrenue prétention c’est que de vouloir rendre les écrivains responsables des vices de leur époque ! Comment admettre en effet qu’une œuvre, livre ou comédie, puisse corrompre si facilement des milliers de personnes, lorsque tant de volumes très moraux et excellents à tous égards, n’ont jamais pu corriger quelqu’un. Si vraiment il suffit de lire certains ouvrages pour oublier tout à coup ce qu’on appelle « les bons principes », avouons qu’alors ces principes ne sont pas bien fermes, pas bien solides, que notre vertu vacille, or, toute vertu qui chancelle est une vertu à bas. D’ailleurs, l’adultère, l’inceste, le viol, les maisons de tolérance et les