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ristiques et éternels ; ils leur donnaient un corps et une âme en pâture, et pour les montrer dans toute leur intensité ils leur sacrifiaient tout. Elles seules comptaient. Le reste de l’œuvre n’était qu’un accessoire, un terme de comparaison, un repoussoir.

Pour atteindre au même but : la connaissance de l’homme, les observateurs modernes prennent un tout autre chemin. Ce qu’ils étudient et cherchent à noter, ce n’est pas telle ou telle chose humaine, c’est un moi humain dans son ensemble, tel qu’ils le trouvent dans la vie ordinaire ; ce n’est pas seulement une passion, un sentiment, un vice analysé en lui-même et condensé dans un personnage qui ressemble à mille gens sans ressembler à personne, c’est un être tout entier, dans sa nature qui demeure et dans ses manifestations qui passent, dans ses états intimes, qu’ils viennent d’ailleurs de l’âme ou du corps, des sentiments ou des sensations, du dehors ou du dedans.

Prenons un violon. Dans l’instrument on peut considérer ou les sons dont il est capable comme volume et qualité, ou ceux qu’en tire le virtuose. Les premiers sont éternellement les mêmes, les seconds varient à l’infini. Les uns font essentiel-