sans vouloir écouter, sans faire le moindre effort pour comprendre celle de ses voisins.
En ces dernières années cependant la plupart de nos écrivains sont stimulés par un même désir : être vrais. Seulement, chacun comprend ces mots à sa façon et applique la loi comme il la comprend. D’où toutes sortes de vérités, car, sans parler des vérités absolues, que chacun voit avec ses yeux ; ni des vérités relatives, qui sont des erreurs déguisées ; ni des vérités qui nous gênent et que nous nommons mensonges ; ni des mensonges qui nous plaisent et que nous baptisons vérités ; ni des vérités politiques, qui changent avec les gouvernements ; ni des vérités philosophiques, qui se modifient suivant le philosophe ; ni des vérités qu’énumère Figaro ; ni de tant d’autres encore, ne voyons-nous pas que parmi nos écrivains, les uns notent les faits et les disent tels quels, ce qui est la vérité des reporters ; que les autres portraiturent leurs amis et connaissances, ce qui est la vérité des photographes ; que ceux-ci racontent les phénomènes du corps, ce qui est la vérité des physiologistes ; que ceux-là, plus curieux de l’âme humaine, des états du moi, cherchent à nous surprendre dans notre intimité, ce qui est la vérité des psychologues !