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ne connaît en général l’heure qu’à quelques minutes près, ce qui est insuffisant pour les recherches relatives aux tremblements de terre. Aussi les observateurs qui s’occupent dans ce cas de l’établissement des données horaires se heurtent-ils à de nombreuses difficultés. Ce n’est qu’après une discussion attentive qu’ils arrivent à démêler les renseignements exacts de ceux qui sont médiocres ou mêmes fautifs. L’enquête faite par M. Offret, lors du tremblement de terre du 23 février 1887, est à ce point de vue des plus instructives. Le long de la voie de Menton à Marseille, sur une ligne où les horloges venaient, pour ainsi dire, d’être réglées à une minute près, il a recueilli sur l’heure de la secousse principale des chiffres qui entre deux localités voisines diffèrent entre eux de trois à quatre minutes. Sur la ligne italienne, entre Vintimille et Gênes, les anomalies constatées sont encore bien plus fortes, et cela, que la donnée soit le résultat de l’observation directe ou qu’elle provienne de l’examen d’une horloge arrêtée par la secousse. Cependant il ressort du travail de M. Offret que les erreurs doivent être attribuées, dans la plupart des cas, beaucoup plus à la manière dont l’observation a été faite qu’à l’imperfection du réglage des horloges. Ainsi, par exemple, les horloges françaises se sont arrêtées à 5h 42min du matin, dans tous les points que l’on peut considérer comme appartenant à l’épicentre, tandis que les horloges italiennes, dans le même district, se sont arrêtées à 5h 44min 30s, alors qu’il est évident que dans les unes et les autres la commotion souterraine s’est fait