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tous les azimuths, mais encore tout à l’entour de la zone épicentrale, le choc s’est manifesté dans les directions les plus inattendues. C’est ainsi qu’à Turin les pendules se sont balancés principalement de l’est à l’ouest au lieu d’osciller exclusivement du nord au sud comme on aurait pu le présumer, puisque l’ébranlement venait de la côte de Ligurie. De même, à Florence, le mouvement qui aurait dû arriver dans un azimuth N.O.–S.E., s’est manifesté dans la direction perpendiculaire.

Ces faits montrent bien la complexité du phénomène et la difficulté que l’on aura probablement toujours à étudier les questions, même les plus simples, parmi celles qui se rapportent aux tremblements de terre.

Ces perturbations dans les directions constatées s’observent particulièrement dans les pays qui offrent des accidents orographiques considérables, conséquences de dislocations profondes du sol nombreuses et importantes. C’est pourquoi en Suisse M. Forel insiste sur ces variations désordonnées des directions d’ébranlement, et, dans l’Amérique centrale, M. de Montessus déclare qu’après avoir cherché dans un grand nombre de tremblements de terre à déterminer les directions d’ébranlement, il n’a jamais pu arriver à aucune conclusion certaine. Il attribue le fait à ce que les secousses, en se communiquant dans un sol hétérogène, subissent des phénomènes de réflexion et de réfraction. Il en résulte des ondes secondaires qui se superposent à l’onde principale et en masquent la direction de propagation. Pour une secousse donnée, dit-il, les directions indiquées en