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Cette conclusion, que nous croyons justifiée par l’observation, est cependant en contradiction avec ce qui est admis par quelques-uns des savants les plus recommandables parmi ceux qui s’appliquent à l’étude de la physique terrestre.

R. Mallet, par exemple, a cru pouvoir déduire de considérations théoriques, que le maximum des désastres se rencontrait dans les points où la composante horizontale et la composante verticale avaient la même intensité et de plus il a pensé que l’observation des faits venait à l’appui de son opinion.

Récemment Günther, dans son Traité de géophysique, a exprimé l’idée que les mouvements ondulatoires étaient bien plus destructeurs que les trépidations. Ils désagrègent, dit-il, les constructions et amènent la ruine des édifices, tandis que les trépidations les plus violentes, celles qui projettent les objets meubles, amènent, en définitive, des dérangements beaucoup moins importants. Comme preuve de son opinion, il raconte, en s’appuyant sur l’autorité de Dolomieu, que lors du tremblement de terre des Calabres en 1783, les villes de Messine et de Reggio, assaillies par des secousses trépidatoires d’une extrême violence, sont cependant en grande partie restées debout, alors que la bourgade de Polistena, qui n’avait ressenti qu’un mouvement ondulatoire, n’était plus qu’un monceau de ruines. Le fait qui est l’objet de cette citation nous paraît mal interprété par Günther. L’inégalité d’intensité des secousses successives, la position variable de l’épicentre et la diffé-