Page:Fouqué - Les Tremblements de terre.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à la côte, peut bien ne pas coïncider régulièrement avec elle. On sait, en effet, que les failles et autres accidents géologiques du même genre sont rarement isolés et que généralement ils sont disposés en groupes parallèles. Dès lors on comprend qu’un tremblement de terre ne siège pas nécessairement sur une faille coïncidant avec le rivage. Presque toujours, dans les tremblements de terre côtiers, il est difficile de déterminer rigoureusement la distance du grand axe de l’épicentre à la côte. Cette distance semble généralement peu considérable ; cependant quelquefois elle a paru notable. C’est ainsi que Geinitz évalue à environ 50 milles marins la distance de la partie médiane de l’épicentre à la côte lors du tremblement de terre d’Iquique, dont il a été question ci-dessus.

À propos des marées séismiques du Pérou, de longues discussions théoriques se sont élevées pour savoir quelle était la cause immédiate du déplacement anormal des eaux de la mer. Darwin l’attribuait naguère à une sorte de succion atmosphérique ; nous ne citons cette opinion que par déférence pour le nom de l’auteur. On a considéré aussi ces mouvements comme l’effet d’un affaissement du fond de la mer dans le voisinage de la côte ; Berg a pensé qu’il résultait d’un mouvement de balancement de celle-ci, et Geinitz y a vu le résultat des commotions vibratoires éprouvées par le sol sous-marin. Cette explication est évidemment la plus rationnelle, car l’observation ne montre dans aucun séisme, à notre époque, une dénivellation terrestre ou sous-marine dont