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du tremblement de terre de l’Andalousie, précédemment décrit, suffit pour prouver que des villages bâtis presque au sommet d’une chaîne montagneuse élevée peuvent cependant être le théâtre d’épouvantables désastres. Cependant il est évident que les sols meubles favorisent le développement du fléau, et comme ils sont général plus fréquents dans les bas-fonds que sur les hauteurs, il y a lieu de penser qu’il faut rapporter à leur présence l’accumulation habituelle des ruines dans les lieux de moindre altitude relative. C’est peut être aussi à cette cause qu’il faut attribuer les maxima et minima successifs de désastres observés par M. Stanislas Meunier, à partir de la zone centrale. Une série de collines perpendiculaires au rivage se détachent tout le long de la Ligurie de la crête des Alpes, comme des contreforts, et offrent ainsi des saillies et des dépressions du sol qui se succèdent en rapport avec la constitution géologique du pays. On passe ainsi alternativement d’une crête composée de roches solides à un vallon où de temps immémorial se sont accumulés des détritus de toute sorte. Il n’est donc pas étonnant qu’un tremblement de terre y manifeste son action avec des intensités inégales.

Le désastre le plus épouvantable qui ait été signalé est dû à une cause toute locale. La bourgade de Bajardo, située dans la montagne de San Remo, à quelques kilomètres de la côte et à une altitude de 900 mètres, semblait par sa position et la nature de son sol devoir échapper en grande partie à l’action du fléau destructeur. Le mauvais état des constructions, joint à la réunion acci-