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« J’étais éveillé avant le commencement de la secousse et j’ai pu en observer toutes les péripéties. D’abord faible, elle a été en augmentant avec une étonnante rapidité. Dès l’origine, j’ai voulu me lever, mais je ne pouvais pas me tenir debout ; le plancher oscillait de l’est à l’ouest d’une façon extraordinaire. Ces oscillations, à assez longue période, étaient accompagnées de trépidations d’une violence inouïe, de très courte durée, mais néanmoins d’une amplitude assez grande. Le tout était accompagné d’un bruit continu très intense, pareil à celui que produit le passage d’un train sur un pont de fer. Il y avait dans tout cela des craquements provenant sans doute de la désagrégation des matériaux du sol et des murs des habitations, ainsi que des bruits métalliques très caractérisés. La secousse a duré certainement près d’une minute[1]. »

Malgré les circonstances favorables dans lesquelles on se trouvait pour déterminer l’heure exactement, à cause des observatoires astronomiques ou météorologiques établis dans la région et à cause des chemins de fer qui la sillonnent, cette détermination a présenté de grandes incertitudes (voir p. 97). Cependant, quand on jette les yeux sur les tableaux ci-après, qui ont été publiés par M. Offret (voir pages 312, 313, 314 et 318), on voit d’une façon générale comment le mouvement s’est propagé et quel est à peu près le tracé des courbes homoséistes.

  1. Les renseignements de ce genre, malgré l’intérêt qu’ils présentent, sont au point de vue scientifique d’une insuffisance manifeste. Ils font ressortir la nécessité d’observations faites avec des instruments appropriés, indépendants des impressions personnelles auxquelles se laissent aller les meilleurs observateurs.